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Tuesday, March 28, 2006

La routine croît avec l'uzage...

Ce qui est intéressant avec le transport en commun, c'est que cela me permet d'espionner les moeurs des autres êtres humains qui nous entourent. Malgré le fait que cela soit parfois fatiguant d'être dans la cohue des transports urbains, j'en tire tout de même profit.

Prenons la semaine dernière par exemple. Étant donné que j'utilise le train et le métro, le prochain exposé vous donnera un aperçu des agissements étudiés jeudi dernier.


Je prends le métro entre les stations Bonaventure et Georges-Vanier, sur la ligne orange. La plus moderne selon moi (ça pue et la ventilation est à chier sur la verte). Je suis assis et devant moi deux jeunes s'amourachent. Ils se trémoussent sur leurs sièges. La bave gicle sur les voyageurs qui les entourent. Ces deux jeunes aux anneaux dans tous les parties du corps où la perforation le permet sont en feux. Le train est dans tous ses états. Le son de leurs slurps est tellement intense que même Nine Inch Nails n'arrive pas à faire la loi dans mez écouteurs. En plus des baizers qui font dans le non-stop, les fauves nous donnent une belle démonstration de tripotage digne d'un visionnement au cinéma Eve...Un sérieux malaise s'installe dans le wagon mais personne n'ose les déranger. C'est comme si l'unanimité flottait dans l'air. Ils s'aiment à la folie et personne ne peut toucher à ça...

Queques minutes plus tard dans le train... C'est plus corporate dans le train, mieux organisé. Les gens sont souvent assis exactement à la même place, oui cela se bouscule un peu à cause de l'océan de voyageurs qui dézirent utiliser le service mais c'est plus zen. Des fois trop (ça sent même un peu trop le 450, mais...).

Je les vois les deux. Ils sont presque identiques homme et femme. Quelque traits différencient leur sexe. Quelques mèches sans plus. C'est pourquoi je les nomme Simon et Simone. Ils prennent le train ensemble le soir mais ne se disent pas un seul mot. Ils ont tous les deux un lecteur de DVD portable et écoutent chacun leur truc. Le confort dans une intimité lointaine. Pour faire changement, ce sont parfois même des livres qui meublent la durée de leur déplacement. Je sais exactement où ils débarquent, quelques stations avant la mienne. Mais là, je ne comprends plus rien. Un renversement de situation énorme se produit. It's big...It's fucking big : Ils se sont parlés. Oublions nos films pour un moment et discutons, l'instant d'une station...mais tout de même.


La routine croît avec l'uzage...

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Thursday, March 23, 2006

Montez le volume...je ne vous entends pas!

Quel hazard ce matin...Après une discussion avec Claudia sur le manque de riposte de votre part quant à mes déboires webiens, voilà que je reçois ce matin un petit coucou de Marc-André me demandant de lui re-faire parvenir le lien vers uzinamo.

Vous savez la communauté uzinamo ne cesse de grandir (je ne me lance pas des fleurs gratuitement ici...). J'ai croizé vendredi dernier des ex-collègues de travail qui avaient entendu parler de mon blogue et qui voulait obtenir le lien en question. Primo, j'écris par plaizir et aussi pour garder ma plume bien taillée. Mais comme dans tout bon couple, la communication est de mise. Pas dans un sens, mais bien dans les deux. Je reçois des courriels au bureau et sur mon adresse gmail ou par téléphone pour me parler de mes textes, mais pourquoi pas y aller directement dans uzinamo. La technologie est là...pourquoi ne pas en profiter! De cette façon, vous ne contribuerez pas seulement à garder bien chaud le feu de mes idées, mais vous ferez aussi en sorte de faire croître la communauté par votre partage d'opinions.

Exemple : j'ai beaucoup apprécié un des derniers billets de Marc Cassivi dans Cyberpresse sur l'émission Loft Story. Je lui ai fait un petit commentaire pour lui en faire part. Et le tour est joué...pas plus compliqué que cela!

Mais vos reply peuvent être des questions, des commentaires, des suggestions, des ripostes...Les récents sujets abordés dans uzinamo valent la peine que vous sortiez votre belle écriture du dimanche : excision, port du kirpan, scandale CKOI, divorce, prose érotik, etc. Aux initiés du reply, merci : Ti-Pou (Martin), Scarlet Cosmikfly, Paul, Emilie, Pierrette, Anonymous (Alex) et cie...Aux autres : montez le volume...je ne vous entends pas!

***

reçu : hier soir un massage aux pierres chaudes. Extaze...Bonheur calorifique. Il ne manquait plus que la Corona pour bien arroser le party...À découvrir.

***
Une nuit au musée par Alfred Balcon


Montre-moi ton derrière,
car j’ai une érection du tonnerre.


Je veux m’introduire
dans ton musée du plaisir.


Branler, brouter, baiser :
c’est la grande virée.

Ton sexe guérit ma chair de sa banalité.

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Tuesday, March 21, 2006

Et Jean-René ré-ouvre le sien...

Dans mon billet de la semaine dernière, j'avais oublié deux noms dans la course à la chefferie du nouveau morning man de CKOI : Babu et Jeff Fillion. Mais il semble que tous mes scénarios sont tombés à l'eau, car moins de 72 heures après le départ de Normand Brathwaite, CKOI a déjà choizit son nouvel animateur vedette. Je vous laisse deviner. Indice : sa photo figure à droite...

Étrange...Bizarre...Déconcertant!

CKOI est partenaire de Loft Story, mais elle n'avait pas besoin d'aller bien loin en matière de sensationnalisme, elle offrait de la radio-réalité à même ses studios depuis novembre dernier. Vous savez quoi, il y avait même des caméras, comme dans le loft. La seule différence, c'est que Roxane St-Gelais et Réal Béland qui avaient été mis au ballottage vendredi dernier et qui ont été évincés hier n'étaient pas là ce matin pour donner leurs impressions à Josée Boudreault face à cette amère décision.

Ce qui est déplorable dans cette histoire, c'est la piètre gestion de la saga Brathwaite-Dufort de la part de la direction de CKOI. Pourquoi avoir laissé les animateurs impliqués se débattre comme des démons dans l'eau bénite pour faire valoir leur version du conflit? Pourquoi ne pas avoir fait une sortie officielle et informer le publik de la vraie couleur de cette puante affaire?

En novembre dernier, Brathwaite menace de démissionner, à bout de souffle en raison de l'atmosphère qui règne au sein de son équipe (l'histoire Dufort-St-Gelais voit le jour...). La direction l'invite à rester mais éjecte Dufort. Pourquoi ne pas en avoir profiter à ce moment-là pour rafraîchir leur facture matinale, si tel était leur souhait. Alors on garde Normand, ce qui laisse sous-entendre que Jean-René était le méchant dans l'histoire...

La semaine dernière, Normand annonce son départ et on invite Jean-René à prendre sa chaise...Non. Pire. Voici comment la nouvelle est sortie hier sur Corus Nouvelles : La direction du 96,9 CKOI est heureuse d'annoncer que l'animateur Jean-René Dufort sera à la barre d'une toute nouvelle émission matinale... Qui croire? Quoi comprendre?

Il y a eu l'histoire des commandites mais cette fois-ci, ça sent le scandale...celui des BBM!

Ce qui est perturbant, ce que c'est aussi l'auditeur qui en souffre à grand coup de dézinformation. Imaginez si on décrétait le boycott total du 96,9 en fermant notre radio pour une période indéterminée : la radio des stars deviendrait rapidement la radio des POIRES!

En plus, on se débarasse des alliés de Normand (Roxane et Réal). On frotte le plancher du studio à la laine d'acier, on passe un coup de Hertel sur les chaises et on change même le nom de l'émission. Et voilà : a brand new start! Adieu l'héritage Brathwaite...(Normand doit être content d'être sorti de là avant qu'on coupe le fil de son micro en ondes!)

Bravo CKOI : beau coup de théâtre! Vive l'intégrité, la transparence et n'oublions surtout pas la montée en flèche des cotes d'écoute...

Je n'ai jamais rien eu contre JRD (même que j'ai toujours trouvé que son talent amenait une belle couleur à YTBH), seulement qu'il avait perdu beaucoup de crédibilité à mes yeux lors de l'explosion du conflit.

Quant aux nouveaux collaborateurs de Du jus et Dufort qui débutera le 3 avril prochain, on parle de Josée Boudreault (qui est selon moi excellente). L'équipe officielle sera toutefois annoncée d'ici peu. Si Alex ne figure pas dans la liste des évincés, c'est peut-être parce qu'il sera de la partie. A voir...


Avant de terminer, je désire souligner l'énorme talent de Réal Béland et son humour absurde. J'espère que ses capsules d'humour seront supportées bientôt par une autre plate-forme à haut-parleurs. Pour ce qui est de Roxane, elle est pleine de talent et c'est malheureux que la tournure des événements ait tourné si mal en sa faveur.

En conclusion, voici une phraze qui rézume bien la douce revanche de JRD : la loi Du(plus)fort...

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Friday, March 17, 2006

Normand ferme son micro!

Pascale m'avait flaggé la nouvelle hier sur Canoë en me disant que ce n'était qu'une rumeur...En écoutant CKOI ce matin, la nouvelle est confirmée! Pincement au coeur? Oui. Je suis une personne qui se lève très tôt et après être allé accompagner mon garçon à la garderie, Normand m'accompagnait jusqu'à mon arrivée à la gare de train. Une petite pause bien méritée avant que le brouhaha de la journée ne débute. Pour ceux qui prennent le train avec moi, ma bonne humeur était souvent associée aux séances de rires provenant des propos hilarants de Normand, Réal & cie.

Durant toutes ces années, j'ai partagé sa passion pour la muzik et les films d'horreur. Normand Brathwaite est un animateur hors pair et un bon vivant. Je garde d'excellents souvenirs de son passage à la radio.

Dans un monde parfait, on aurait annoncé que la semaine prochaine aurait été la dernière de Normand à la barre de Y'é trop de bonne heure. Chaque matin, pluzieurs artistes auraient été invités pour souligner le passage du morning man à CKOI et honorer sa précieuse collaboration (16 ans) à la station montréalaise. Par exemple, Marc Labrèche (un de ses grands amis) et Ariane Moffatt (pour qui il a beaucoup d'admiration) auraient très bien pu participer aux festivités...

Qui sera le remplaçant de Normand derrière le micro de l'émission matinale de CKOI? On parle de Jean-René Dufort! Quelle honte...Il a été mis à la porte dernièrement pour l'histoire entourant Roxane St-Gelais. S'il revient, il faudra qu'elle quitte également et je la trouve très bonne. Si tel était le cas, il resterait donc Jean-René, Réal et Alex...I don't think so. Pourquoi pas Josée Boudreault, elle fait un travail admirable en ce moment. Pourquoi pas Réal, il est excellent aussi. Pourquoi pas Marc Labrèche : on dit qu'il est le nouveau roi de la télé et un chum de Normand. Pourquoi ne pas devenir aussi le nouveau king de la radio? Cela serait cool, non? Ce serait un bel hommage à Normand... How about Charles Lafortune? Howard Stern, un coup parti!

En conclusion : Normand, merci beaucoup pour tous ces matins ensoleillés et merde pour le gala des Jutra dimanche!

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Wednesday, March 15, 2006

Special K : kirpan, french kiss & koït kosmik


UN ZOO LA VIE...

La fameuse histoire du kirpan a fait couler beaucoup d'encre dernièrement (en espérant qu'elle ne fasse pas trop couler de sang...) Ça ne prend pas la tête à Papineau pour faire le tour de la question. Le kirpan est un couteau, un arme blanche. Et cet objet n'a pas sa place à l'école. Voilà. Pas compliqué du tout! Au nom de la religion : foutaise! Les kamikazes se font exploser le corps, blessent et tuent d'innocentes victimes au nom de leur religion. Est-ce que c'est logique? Le problème, ce n'est pas tant le propriétaire de l'ARME qu'il faut redouter mais plutôt le fait qu'un fou, un autre étudiant ou un prof en dépression puisse se servir de ladite chose pour mettre en danger la vie de pluzieurs autres personnes. Le massacre de la Polytechnique, ça vous dit quelque chose? Dans l'exemple qui nous intéresse en ce moment, c'est encore pire car la personne avec l'intention de tuer n'a qu'à entrer dans l'école les mains vides, kidnapper un de ces jeunes au kirpan et le tour est joué. Ça sent drôlement le front page! Avons-nous le droit de se promener avec un revolver sans balle dans le coffre à gants de notre voiture sous prétexte de vouloir sauver son prochain au nom de la justice? Oui, le Canada est acceuillant, mais il faudrait quand même savoir où fixer les limites. Où sont passées nos couilles? J'aimerais savoir si le juge de la Cour suprême qui a tranché la question a un enfant, une nièce ou un petit-fils qui fréquente une de ces écoles...La tournure des événements n'aurait probablement pas été la même!

Ah les langues sales! Je ne parle pas de celles de Britney et de Madonna mais bien de celles qui n'arrêtent pas de se casser le sac à pouls pour concocter des théories plus absurdes et insensées les unes que les autres à propos du fameux baiser qui a causé le plus d'émoi dans toute l'histoire du célèbre french kiss. Madonna est-elle homosexuelle, bi-sexuelle, tri-sexuelle? Britney, elle?Who cares! Même Lourdes, la fille de Madonna, se questionne quant aux préférences sexuelles de sa maman chérie. Ce qu'il faut comprendre, c'est que Madonna sur scène et Madonna en pantoufles à la maison sont deux personnes bien différentes. C'est à toute la question du MOI et du JE qu'il faut s'attaquer ici. Elle en a même parlé dans le cadre de son livre très controversé Sex, où elle pose nue dans des contextes érotiks particulièrement croustillants et dans lequel elle présente plusieurs textes de fiction à caractère érotik (I'll teach you how to...). Autobiographique ou fantasme accompli? Qui sait? Elle nous dit elle-même que dans le cadre de cette démarche artistique bien particulière, le JE pourrait ne pas nécessairement représenter son vécu sexuel. À vous d'en juger...

***

Sans titre : Alfred Balcon

L’extase cérébrale domine la nuit

Pénétration céleste
Fellation astrale

Nos corps s’affrontent
au palmarès des lamentations

Mon gland
Roi de l’excitation génitale
Turbulence rénale
Au plus profond de tes entrailles


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Sunday, March 12, 2006

Légitime Démence


En 1989, les French B voyaient le jour. Cette formation québécoise était la seule à être autant avant-gardiste à l'époque. Ce qui a joué contre eux. Très engagée, marginale et politisée, les B n'ont pas connu tout le succès qui leur revenait. Ce qui est très dommage! Fait intéressant : les French B ont la réputation d'avoir été les premiers au Québec à intégrer l'échantillonnage à leur musique. En 1998, les B tiraient la plug...

Je vous présente aujourd'hui un article sur cette formation. Article qui avait été choisi pour voir le jour dans les pages du magazine Taxxi en 1998 mais qui a été charcuté à la dernière seconde probablement pour accomoder un riche annonceur (that's the name of the game). Bonne lecture!

Les French B tirent leur révérence

Grands défenseurs de l’underground québécois, les French B se sont débattus comme des démons dans l’eau bénite pendant la dernière décennie pour faire valoir leur cause, celle de la révolution, de la revendication et de l’engagement. À bout de souffle, l’abandon semble la seule alternative.

Vendredi soir, 20 h, rue Saint-Laurent. Une symphonie de klaxons raisonne dans la ville. Les automobilistes avancent à pas de tortues, alors que les chauffeurs de taxi sont au désespoir. Malgré la tempête qui sévit à Montréal depuis les douze dernières heures, rien n’arrête les French B de se pointer au Café Méliès. « Waiter, un pichet de rousse! » Et la soirée commence…

Les French B, c’est un duo devenu trio, puis quatuor. Sans oublier les machines, le cinquième membre du groupe. Mais les French B, c’est d’abord et avant tout un concept, une révolution, une famille. « Pour moi, la rupture des French B c’est un pan de vie qui tombe, c’est une partie de moi qui s’effondre et j’essaie que cela se passe le moins brutalement possible », déclare Richard Gauthier, auteur-compositeur et chanteur du groupe.

L’industrie au microscope
Dix ans après la sortie de l’éternel, Je me souviens (mélange unique au Québec de musique électronique et de sampling), leur seul véritable succès, les French B optent pour la séparation. Initiée par le cofondateur et claviériste Jean-Robert Bisaillon, la rupture n’a rien à voir avec les inévitables problèmes internes qui règnent aujourd’hui dans beaucoup de formations musicales.

Problèmes de distribution, de diffusion, changement de labels (d’Audiogram à Tir Groupé), boycott de la pièce Quitter son pays du dernier album sur les ondes du réseau-monopole Réseau-Mutuel, faillite des disques Cargo : voilà entre autres ce qui a provoqué le départ de Bisaillon. « En ce qui me concerne, c’était une façon de mourir dignement avant que les choses ne se gâtent trop. On a dit ce qu’on avait à dire, on a fait ce qu’on avait à faire, c’était le temps de partir la tête haute », affirme-t-il.

Au sein des French B, tous s’entendent pour dire qu’avec la mondialisation des marchés et le succès indéniable des Dion, Bran Van 3000 et compagnie, l’avenir des formations marginales et underground québécoises ne tiennent qu’à un fil. « Pour pogner ici, y faut que tu saches plaire autant à la grand-mère qu’à l’adolescente aux cheveux verts avec un anneau dans l’nez », lance Gauthier, qui n’a pas sa langue dans sa poche. « On voulait pas ça. On a voulu rester marginal jusqu’au bout. On aurait pu faire deux, trois, quatre autres albums mais lorsqu’une situation n’est pas viable, il vaut mieux passer à autre chose », renchérit-il. « On a toujours été perçus comme des weirdos. Les diffuseurs n’ont jamais voulu nous donner une chance à cause du discours politique qu’on tenait. Le fait qu’on ait déjà dit ostie en entrevue n’a pas aidé non plus », poursuit Bisaillon.

Un vent de changement
La bière aidant, nous faisons un saut dans la machine à voyager dans le temps. Destination : les années 80. Les French B, anciennement French Bastards, sont nés de la mort de Disappointed a Few People, une formation composée de deux francophones et de trois anglophones. « Lorsque la bisbille a pogné entre les anglais pis les français, Jean-Robert et moi avons décidé de quitter le groupe et de former les B », raconte Gauthier.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les French B ont accouché de trois albums : French B (1991) Légitime Démence (1993) et Au-delà du délai (1996). Deux autres joyeux lurons se sont joints à eux : Roger Myron à la guitare et Martin Petit à la batterie. L’expression Plus on est de fous et plus on s’amuse prend ici tout son sens. « Lorsque j’ai commencé à collaborer au troisième album, les gars m’ont dit que l’avenir du groupe était incertain. J’ai quand même eu le goût de m’embarquer », confie Petit.

Engagement avec
un grand E

Au fil des ans, la critique s’est raffinée. Aussi revendicateurs mais moins assommants, n’allez tout de même pas croire que les French B sont devenus des anges! En dix ans, ils ont abordé une impressionnante panoplie de thèmes plus crus les uns que les autres : la souffrance, la folie, la mort, la pauvreté, la misère, l’alcoolisme, la sexualité (sous toutes ses formes), la question de la langue, la situation des Amérindiens ainsi qu’une critique des inégalités sociales et de l’univers de la pub et de la consommation, etc.

Audacieux, ils décidèrent de reprendre Ode à l’ennemi de Claude Gauvreau (sur le premier album) et M. L’Indien (sur le deuxième). Quel tour de force! « Les textes du troisième album risquent de toucher plus les individus au lieu de pointer du doigt toute une société », affirme Gauthier. Pour le deuxième album, Gauthier fait appel à des cours de création littéraire afin de mieux fignoler ses textes et l'album en bénéficie énormément, mais c'est avec Au delà du délai que son écriture atteint sa pleine maturité. Cet amour de la langue française se traduit par une exploitation systématique du double sens et du jeux de mots.


Quelle chanson de leur répertoire les French B préfèrent-ils? La réponse est unanime : Légitime Démence. « Cette chanson est très longue et elle permet à Richard de créer une ambiance tout à fait extraordinaire. En plus, le texte est trippant. Elle représente le manifeste des French B, bien plus que Je me souviens », note Bisaillon.

Moins industriel, plus rock
Toute une évolution que la formation a connu au plan musical! Alors que la musique électronique de The Neon Judgment et de à;GRUMH… du mouvement belge ont jetté les bases musicales du premier album, Bashung a servi de guide pour créer les atmosphères des deux albums suivants. L’utilisation des synthétiseurs et de l’échantillonnage sont encore monnaie courante chez les French B, mais ces derniers servent beaucoup plus à harmoniser les pièces qu’à en être le principal moteur. Quant à la guitare que l’on retrouvait seulement sur deux pièces du premier album (La vie est belle et Exutoire), elle est beaucoup plus présente sur les deux suivants.

Les B et les médias
« Pour un groupe de notre envergure, je considère qu’on a été pas mal bien traité par les médias », affirme Gauthier. Malgré tous les encouragements qu’on a reçus, on jamais obtenu les résultat escomptés. Dix ans plus tard, il faut encore s’autoproduire », de dire Bisaillon.
« Les French B, c’est un duo important qui a supporté la musique alternative au Québec au cours des dernières années. Ils se sont aussi démarqués de la plupart des autres formations grâce à leurs textes. C’est dommage de constater leur rupture! », affirme Claude Rajotte, VJ à Musique Plus.

Dernier acte
C’est dans le cadre du Forum des musiques amplifiées, un organisme ayant pour but de démocratiser la culture par le biais de la musique et de la chanson, que les French B ont livré leur spectacle d’adieu le 31 janvier dernier, à la salle Salaberry, rue Beaudry. Malgré une scène pourtant bien réchauffée par Les Chiens et Guérilla, les B ont joué devant une foule plutôt endormie. Gauthier, Bisaillon et cie en ont tout de même profité pour présenter plus d’une vingtaine de chansons, tirées de leur répertoire. C’est malheureusement tout juste avant le premier rappel, lorsque le groupe a propulsé les premières notes de la très techno Kleenexx, que la foule a enfin donné signe de vie. Gauthier alors de vêtu d’une chienne blanche de scientifique, aux allures des membres de la formation américaine new wave Devo, s’est mis à lancer des rouleaux de papier hygiénique dans la foule, pour ensuite simuler une éjaculation en arrosant la foule avec une mini-pompe à eau. A tour de rôle, joueurs de tam-tams et invités spéciaux (Éric Goulet des Chiens, anciennement des Possession Simple; Marie-Claude De Chevigny au sax et la vocaliste Nicole Mayer) sont venus se joindre à cette grande fête. Une soirée riche en émotions qui s’est terminée par la très belle ballade Train Bleu, extraite du premier album.

La vie après la mort
De son côté, Jean-Robert Bisaillon prévoit poursuivre son association avec le Forum des musiques amplifiées et sa participation au site internet Netmusik (
www.netmusik.com). Pour ce qui est des trois autres, on pense déjà à l’après French B. « La mort annonce toujours une naissance », déclare Gauthier.

Quant au mythe des French B, celui-ci n’est pas prêt de s’éteindre. Ils sont recensés dans deux dictionnaires de musique québécoise et on étudie même certains de leurs textes dans des ateliers de création littéraire!

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Thursday, March 09, 2006

Le coeur dans la tête

Je ne sais pas trop par où commmencer tellement les idées se bousculent dans ma tête ce matin...Ah oui, j'y suis...Ariane Moffatt débutait, hier soir à la salle André Mathieu de Laval, sa tournée de spectacles pour promouvoir son nouvel album Le coeur dans la tête. J'ai vu beaucoup de shows dans ma vie (je regrette toutefois de ne pas avoir vu la tournée Earthling de David Bowie, le dernier de Stefie Shock, Kraftwerk, les tournées Zoo TV et la dernière du U2) et j'attendais celui d'Ariane avec énormément d'impatience. Elle avait tellement piqué ma curiosité, en décembre dernier, lors d'un spectacle en compagnie des Porn Flakes, où elle avait livré avec brio Smells Like Teen Spirit de Nirvana.

Il ne faut pas se leurrer, il n'y a pas une tonne de filles (au Québec et ailleurs dans le monde) qui ont son talent. Oui, il y a Alicia Keys qui joue du piano et Sheryl Crow qui joue de la guitare. Madonna a dernièrement appris à gratter la guitare également. Sans oublier Tori Amos. Une autre fille extraordinaire mutli-talents : Alanis Morissette. Je n'ai rien contre les Dion, Toupin, Carey de ce monde, mais ce que je déplore ce n'est pas tant leur potentiel vocal mais plutôt musical. Du côté des hommes, Prince, Beck, Lenny Kravitz, Trent Reznor (pour en nommer que quelquez-uns) se démarquent au chapitre des mutli-instrumentalistes.

Revenons à Ariane. Simple dans son approche et moderne dans sa façon de nous livrer sa marchandise, elle nous a fait vibrer du début jusqu'à la fin. Elle était accompagnée d'un guitariste, d'une bassiste, d'un claviériste et d'un batteur. Ai-je oublié quelqu'un? Oui. La technologie, son meilleur allié. Plusieurs pièces ont été livrées avec un beat électro accrocheur, à la grande satisfaction du public. Surprise par nos réactions délirantes, elle a même dit entre deux pièces :"Eh, ça brasse à Laval..." Elle avait donc à sa disposition plusieurs gadgets ultra cool, notamment pour faire repasser sa voie en boucle. Impressionnant. Au chapitre de la techno, les deux gars de Motus 3f sont même venus bizouner sur scène avec leur machine à distorsion buccale pour l'énigmatique Farine 5 roses.

Les éclairages étaient brillants, me rappelant parfois les mises en scènes de Nine Inch Nails et Depeche Mode.


Bien sûr, le but premier de sa visite était de nous offrir ses nouvelles chansons, mais les pièces d'Aquanaute étaient aussi très prézentes dans sa sélection.

Tout au long du spectacle, j'ai eu des flashbacks de shows passés : DM, The Young Gods, Laurie Anderson, Elastica, NIN,...

Chaleureuse, simple, dynamique, précise, généreuse : les adjectifs manquent pour la décrire. Les moments où elle a joué seule au piano ont été des moments très intenses. Elle expérimente beaucoup avec sa voix et ce qui est intéressant c'est qu'elle nous offre des versions "live" très différentes. Soirée très intime, on avait l'impression d'être avec elle dans son salon. Elle parle beaucoup entre les pièces, ce qui rend l'expérience encore plus interactive.

Bref, un excellent spectacle. Un de mes meilleurs à vie. Ariane, bravo et bon succès dans ta tournée. Qui sait...il y aura peut-être des spectacles en plein air cet été...

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Thursday, March 02, 2006

la vie c'est comme ça...

UN ZOO LA VIE...

Messieurs, je vois déjà vos bouches bavantes devant le kiosque à revues. Détrompez-vous, cette stratégie de marketing de Playboy est en train de faire tout un tabac. Imaginez-vous donc que cette photo a été utilisée sans le consentement de la jeune actrice de 24 ans. Les acheteurs seront déçus s'ils croient voir Jessica Alba nue dans les pages du célèbre magazine, car ce n'est pas le cas...

J'ai lu un article sur Cyberpresse cette semaine qui m'a complétement boulversé : L'homme qui réparait les femmes. Le sujet : l'excision (ablation du clitoris et parfois des petites lèvres dans certaines sociétés). Dommage de ne pas avoir gardé la photo qui illustrait l'article, mais elle présente une petite Malienne de 5 ans au regard terrifié qui attend son tour pour passer sous la lame de l'exciseuse. 5 ANS ! Elle est accompagnée d'une femme (probablement sa mère sur qui cette malédiction s'est aussi abattue, la photo ne nous montre pas la personne au complet...) qui semble essayer de la réconforter. Hosties de barbares! L'excision ce n'est pas comme se faire enlever une dent de sagesse ou des amygdales, fuck! Et je n'ose même pas aborder le volet de la propreté de l'équipement utilisé...Voici un extrait de l'article qui décrit l'ampleur des dégâts causés par cette atrocité : ...patientes souffrant des fistules vésico-vaginales, des sortes de petites lésions entre le vagin et l'appareil urinaire. La complication la plus commune chez les femmes excisées. L'urine s'écoule en permanence dans le vagin, sans possibilité de contrôle. Autre conséquence, l'accouchement devient difficile, voire impossible. Pour ces femmes, l'acte sexuel relève aussi d'une séance de torture. Il arrive même que les petites filles meurent en raison de complications. Pourquoi faire passer ces petits être innocents par toute cette souffrance? Leurs mères sont passées par le même calvaire? So what! Il m'est impossible de concevoir comment ce type de comportement prend place en 2006? Au nom de la religion? Pourquoi les femmes sont-elles traitées ainsi dans ces pays? N'ont-elle pas droit au même plaisir que l'homme ? Comment les conjoints des femmes excisées peuvent-ils avoir des rapport sexuels avec ces dernières? Ils aiment les voir agoniser pendant l'acte ou c'est un prétexte pour aller en baiser d'autres et s'assurer que leur tendre moitiée demeure soumise et souffrante à la maison?

Une autre rupture... Brad et Jennifer l'ont fait dernièrement aussi. Pourquoi pas vous? Autant du côté des stars que des mortels comme nous, les relations harmonieuses ne semblent pas à la mode. Les couples pêtent les plombs aux premiers obstacles...L'église n'est pas mieux dans le dossier, parce que si tu as du cash, tout est possible. Oui pour la vie? On repassera. Bien sûr, il y a des petits nuages gris au-dessus de tous les foyers du monde, mais il faut savoir comment gérer les crises. Un couple, c'est comme une business. Je ne parle pas bien sûr de situations destructrices (alcoolisme, violence conjugale, etc.). Mais pour les autres petits bobos de la vie de tous les jours, je crois que les gens ne semblent plus vouloir s'investir à fond...

***

WHAT ABOUT ME? by Alfred Balcon

if i were an accident
would you abort me?

if i were an animal
would you pet me?

if i were garbage
would you recycle me?

WHAT ABOUT ME?

if i were a cunt
would you lick me?

if i were dead
would you bury me?

if a were an excuse
would you use me?

WHAT ABOUT ME?

if i were gay
would you respect me?

if i were god
would you praise me?

if i were guilty
would you execute me?

WHAT ABOUT ME?

if i were hungry
would you feed me?

if i were sick
would you cure me?

if i were a whore
would you fuck me?

WHAT ABOUT ME?

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