uzin@mo = art + food + kulture + muzik + fiction + états d’âmes + karnet + exploration des sens + erotika + littérature de l'étonnement + inspiration + chronique

Tuesday, December 29, 2015

Son of a Beep (Ode au répondeur)

Vous avez joint l'hiver de notre déplaisir.
La levée du korps est une menstruation quotidienne.
Le sang, le fil konducteur de notre angoisse.
Notre déplacement vers l'appareil de télékommunication est aussi lent que la reprize de l'économie.
Nous épongeons le fleuve de notre tristesse avec le drap contour de votre paresse.
Nous sommes la tribune de vos malheurs, la mijoteuse de vos tribulations.
Vomissez le buffet de vos insultes dans le garde-manger de notre indifférence.
Notre boîte vocale est aussi acceuillante que celle de Guy Turcotte le jour de la famille.
On chain smoke des mots dans le dépotoir de votre folie.
Votre bouche n'a-t-elle pas besoin de KY afin de mieux artikuler?
Kamikazez notre territoire de vos obus lexikaux
Bombe atomique verbale.
Sodomie communicationnelle.
Azile des messages orphelins.

Au beep sonore, déversez la diarrhée de vos tracas dans la kuvette de notre désarroi...

-30-

Muzik pairing :

London Calling - The Clash



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Tuesday, December 22, 2015

Bouillon de kulture : Foglia L'Insolent (49) (service de presse)


Contrairement à ce que certains croyaient, Foglia l'Insolent de Marc-François Bernier n'est pas un recueil de chroniques du journaliste québécois le plus marquant des 50 dernières années.

Il s'agit plutôt d'un essai qui retrace le parcours biographique de Foglia, le tout décliné en 20 chapitres qui se présentent comme autant de facettes du plus célèbre carnetier du quotidien
La Presse (L'immigrant, Le lettré, Le cycliste, etc.).Mais avant de tomber dans le vif du sujet, sachez que Foglia a écrit 4 300 chroniques réparties sur 38 ans, ce qui représente 4,4 millions de mots. WOW!

Ce fantastique bouqin de 352 pages est le fruit d'une recherche poussée et détaillée de l'oeuvre du journaliste d'origine italienne (mais qui a grandi en France). Le commencement du livre relatant les premières années de sa vie en Europe est impressionnant, tout comme ses débuts comme typographe avant d'arriver par erreur à Montréal. C'est là qu'il deviendra journaliste sportif, puis... the rest is history.

Les fans de Foglia se délecteront de tous ces chapitres qui présentent les divers visages de ce grand homme de lettre. Tous les extraits de ses chroniques présentent bien le travail de ce journaliste qui a su à la fois choquer et émerveiller son lectorat. Il est impressionnant de constater toutes les dualités qui gravitent autour de ce personnage coloré : un séparatiste et athée qui monte sa tente dans un média, propriété d’un fédéraliste et catholique. Incroyable.

Son style, sa plume, ses insultes, ses critiques de ses fellow journalistes, ses anectodes, ses écarts de conduite, ses métaphores, ses prises de becs, ses coups de coeur, ses coups de gueule... fucking génial! Le chapitre à propos du vélo est solide.

Quant à l'aspect de la présentation de ses chroniques, il est clair qu'on aurait aimé en obtenir davantage entre les deux couvertures, étant donné que Foglia n'a jamais publié de collection de ses moins pires textes (mis à part celui sur le vélo, dont je parlerai dans un autre karnet).

Une chose qui me frappe est de ne pas savoir exactement ce qui a provoqué ce coït interrompu de la part de Foglia. Pourquoi avoir stoppé de façon aussi subite. Et lui qui écrivait tellement, comment est-ce qu'il peut passer du chroniqueur le plus célèbre du Québéc à homme à la maison, sans que l'écriture lui manque. Il aurait été génial d'inclure dans ce bouquin une chronique post-retraite.

Un must pour tout amateur de lettres, de vélo, de chats, de bonne bouffe, d'écriture, de politique, de religion, de la vie et de Foglia, quoi!

Foglia l'insolent, Marc-André Bernier, Édito, 352 pages.

-30-

Muzik pairing :

Night and Day - U2











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Sunday, December 20, 2015

Bouillon de kulture : Expo Dana Schutz @ MAC (48) (service de presse)

Intriguante. Provocante. Primitive. Exubérante.

Voilà quelques adjectifs qui décrivent bien cette fantastique rétrospective autour de l'art abstrait de Dana Schutz au MAC.

Au total, ce sont plus de 20 toiles qui sont présentées jusqu'au 10 janvier 2016.

Image result for Dana SchutzPuisant son inspiration dans le cubisme et l'expressionnisme (j'ai également trouvé d'incroyables liens avec les tableaux de Magritte), l'art de Schutz célèbre la vie au quotidien, puissante fusion de figuration et d'abstraction, tout en y ajoutant divers éléments extraordinaires et perturbateurs. Les situations accouchées ici sont impensables, avant-gardistes, grotesques.

Dans les atmosphères créés par cette artiste américaine, le corps est à l'épicentre des représentations graphiques mises de l'avant par cette dernière : mutations, auto-cannibalisation, destruction et régénération.

Les couleurs présentées dans ces magnifiques tableaux sont à la fois brillantes et poignantes.

J'ai adoré les Self Eaters ainsi que la série des triples actions, combinaison d'activités incompatibles sous un même toit (entre autres Swimming, Smoking, Crying). Que dire de Sneeze et de Google.

Moderne, Pop. Délirant.

Un must culturel à ne pas manquer pendant la pause des fêtes!

Note : ces tableaux m'ont fait penser à une pochette de disque de Trisomie 21.



-30-

Muzik pairing :

Seeing Sounds - N.E.R.D.





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Friday, December 18, 2015

EFFACE/REDESSINE-TOI

Dans la pénombre d'un malheur annoncé,
Lorsque la descente est amorcée,
Lorsque tout perd son sens...
Efface-toi.

Lorsque le jour reprend vie,
Dans le tourment d'un amour meurtri,
Devant l'esquisse d'une paralyzie...
Efface-toi.

Anti-Isis toi.
Anti-SIDA toi.
Anti-SerialKiller toi.
Anti-cancer toi.
Anti-cigarette toi.
Anti-Harper toi.
Anti-stress toi.
Anti-pauvreté toi.
Anti-snob toi.
Anti-Viagra toi.
Anti-ignorance toi.
Anti-dépression toi.
Anti-gluten toi.
Anti-Adele toi.
Anti-guerre toi.
Anti-virus toi.
Anti-kamikaze toi.
Anti-bronzage toi.
Anti-CrystalMeth toi.
Anti-raciste toi.
Anti-in vitro toi.
Anti-violence toi.
Anti-liposuccion toi.
Anti-pédophile toi.
Anti-Turcotte toi.
Anti-viol toi.
Anti-syndicalize toi.
Anti-sperme toi.
Anti-nothing toi.
Anti-fucking toi.

Écraze l'ancienne version de toi,
Et, par surcroît,
Redessine-toi.

Compteur à zéro.
Départ à nouveau.
Tout beau, tout chaud...

Vers un monde meilleur...

-30-

Muzik pairing :

What We Do - Devo



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Sunday, December 13, 2015

PaPaLand - RIP Cédrika (9)

FUCK!
Bande de monstres!
Je peux imaginer la tristesse et le soulagement pour les parents de Cédrika...
Mixed emotions...
J'ai pensé à toi souvent ma belle et je t'embrasse fort.
Je ne te connais pas, mais tu as une place spéciale dans mon coeur.
God bless!

///

Dans un autre ordre d'idée, nous avons rassemblé des jouets à la maison afin de les donner au plus démunis que nous (puzzle, livre à colorier, matchbox, etc.). It feels so good to help out others.

-30-

Muzik pairing :

Guardian - Alanis Morissette

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Saturday, December 12, 2015

Bouillon de kulture : FAIMS / CIRKUS SENÉKALUS (47) (service de presse)

J'ai terminé Faims, le tout dernier Senécal, pas plus tard que mercredi dernier soir. Après la défaite du Canadiens 1-3 face aux Big Bad Bruins, j'ai décidé de rester debout un tantinet plus tard, ne me restant que quelques pages à terminer à la plus récente brique senécalienne.

Je vous affirme que j'ai beaucoup aimé. J'étais content de voir Patrick revenir au style noir et obscur pré-Malphas.

Sombrer dans le vice
J'ai beaucoup aimé l'intrigue policière, que j'ai trouvée très bien ficelée. Faims tire d'ailleurs davantage du thriller que du roman d'horreur comme tel. Cela dit, il ne manque pas de sensations fortes dans ce bouquin, et l'aspect meurtre/horreur de l'intrigue est très bien amené par Misteur Senécal.

Humanus Circus
Une des forces de Faims réside dans l'accouchement très réussi de tous ces personnages marginaux et assez fuckés qui forment ce mystérieux Humanus Circus qui vendra perturber la petite ville tranquille (et en général archi moche) de Kadpidi. Chapeau pour ces courts chapitres qui viennent présenter ces 7 bêtes de cirque. La longue description du premier show est impressionnante et met bien la table pour le reste. On aimerait d'ailleurs en avoir un peu plus, par exemple le dernier soir aurait pu être élaboré davantage.

La Reine Rouge is back!
Autre item digne de mention : le tour de force de ramener Michelle Beaulieu et de lui donner une autre vie au sein de cette troupe d'étranges. Ingénieux et très réussi : elle y fitte à merveille et, à la page 233 (du format hardcover) pendant son interrogatoire lorsque Regina balance au policier Joël Leblanc : Y a pas si longtemps, t'aurais même pas te rendre jusqu'à moi sans que je t'en donne la permission! Y a pas si longtemps, j'aurais pu te transformer en jouet! Y a pas si longtemps, tu serais en train de pleurer devant moi en me demandant pardon!, j'ai carrément eu la chair de poule tellement cette scène était puissante et d'une efficacité redoutable. Idem pour les meurtres assez fucked-up du couple (Kevin et Corinne) pendant l'épisode charnel mettant en vedette Sarratou et Markitos (pages 400-401).

Tout le monde ment... 
Faims se veut une vaste réflexion sociale. Le bouquin traite des pulsions de l'être humain (certaines sont refoulées, démenties alors que d'autres pleinement assumées). Le magnifique personnage de Francus sera d'ailleurs le chef d'orchestre de l'émanticipation de ces divers appétits bizarres (violence, luxure, excès, etc.). Qu'on le veuille ou non, tout le monde ment...

Encore Faim
En tournant les pages de Faims, on se pourlèche de la descente aux enfers des habitants de Kadpidi (le nom de cette ville vient d'ailleurs d'une expression abénaquise : Kadopidid, qui signifie Nous avons faim (page 522). Nous sommes autant coupables que le reste de la population de cette ville : nous vivons l'horreur par procuration, et nous nous régalons de tout le mal qui nous est balancé en plein visage par l'auteur québécois.

Sauf (et il y a bien sûr un sauf) qu'après l'arrestation du meurtier au rateau et lorsque Joël rencontre Marie-Eve pour mettre un terme à leur idylle, je me suis mis à réfléchir : Shit, cette histoire qui a été si noire ne peut tout de même pas d'un seul coup se terminer pour une fin toute rose. Ils vont pas nous faire ce coup-là! Une fin hollywoodienne? No fucking way!

Et j'ai continué de lire et j'ai beaucoup apprécié le twist à propos d'Émilie (leur fille), mais l'arrivée du party pour les 50 ans du policier m'a à nouveau traîné vers le bas. I wanted more...

J'avais encore Faim!

BANG! Et c'est à ce moment que Senécal aurait nous fracassé l'esprit avec une finale des plus surprenantes. Par exemple, il aurait fallu que la bonne conscience de Martine (la vétérinaire et épouse du policier) soit beaucoup plus éclaboussée. Sans savoir de qui ça provient, elle aurait pu recevoir pendant la fête un texto l'invitant à aller retrouver un amant à l'hôtel (enfin) et pour Joël, ce dernier aurait pu recevoir un coup de téléphone du poste de police l'informant qu'un autre meurtre a été découvert, question de prouver que tout n'est pas terminé en dépit du départ du cirque... De toute façon, comment cela pourrait-il être possible que tout rentre dans l'ordre si rapidement... Il y a certainement d'autres habitants qui ont été envoûtés par le Humanus Circus et qui passeront à l'acte pour satisfaire leur appétit...

Enfin, ce 17e roman de Senécal est des plus réussis. L'utilisation du thème du cirque est fascinante. Les référence sexuelles y sont intéressantes, mais il y aurait pu en avoir plus. Un excellent moment de lekture. Tout cela me donne le goût de relire Le Vide et Hell.com...

Note : impossible de passer sous silence la superbe couverture de l'artiste Jean-Michel Cholette.

-30-

Muzik pairing : 

We're a Happy Family - The Ramones
Disposable Teens - Marilyn Manson
Hungry Like The Wolf - Duran Duran
With Teeth - Nine Inch Nails
From Your Mouth - God Lives Underwater
L'eau Rouge - The Young Gods
Torture - The Cure
Down in the Park - Gary Numan
The Dead of Night - Depeche Mode
Smells Like Teen Spirit - Nirvana

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Thursday, December 03, 2015

ODE TO WRITING : CHAPTER ONE

i write to leave a mark.
i write to butcher non-sense.
i write in red ink, as my blood devastates your skull.
i write black on white, sabotaging the night.
i write after midnight, when total blackness is king.
i write tout mon soul.
i write to transform your fears into best sellers.
i write to let my demons out.
i write intoxicated by the idea of stripping down your mind.
i write to high-jack your purity.
i write to piss all of you motherfuckers.
i write 'cause you sure can't.

i just so fucking write...

-30-

Muzik pairing :

Bigmouth Strikes Again - The Smiths

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Tuesday, December 01, 2015

Kompte à Rebours

quand tout flanche...
quand tout penche...
lorsque tout ce qui était droit devient de travers...
lorsque tout ce qui était clair devient sournoisement embrouillé...

lorsque le lever du soleil fait plus peur que son coucher...
lorsque respirer devient une corvée...
quand le froid dans tes veines est plus brûlant que le plus dévastateur des incendies...
quand le temps devient une denrée périssable...

-30-

Muzik pairing :

Still ill - The Smiths

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