Bouillon de kulture : Hesitation Marks - The Upward Spiral (Nine Inch Nails) (18)
Diable, qu'il s'est fait attendre ce 8e album de NIN... Premier après que Reznor ait volontairement plongé son bébé éprouvette industriel dans un coma artificiel, attendant le moment opportun pour le ramener à la vie! Sacré Dr. Trentenstein!
Très attendu, oui, mais également très discuté sur la toile et les réseaux sociaux ce disque. Pourquoi?
Tout d'abord, les fans de NIN de la première heure fantasmait gros comme le bras, à la manière d'un wet dream récurrent d'ado, de voir le Prince des Ténèbres revenir à ses premières armes, c-a-d, de voir naître un second The Downward Spiral... Dream on, guys! Il est vrai que la pochette de HM rappelle étrangement celle de TDS, mais il faut se rendre à la dure évidence que beaucoup d'eau a coulé sous le pont de la vie de notre cher Trent depuis qu'il nous a offert le très écorchant album culte enregistré dans la résidence du drame de Charles Manson.
Si sa vie a changé bout pour bout (il a lâché la dope, s'est marié et est maintenant papa), il est normal que sa musique ait aussi évolué et changé. Mais ça ne veut pas dire qu'il ait perdu tout son mordant pour autant... Non, le mordant est toujours là (parole et musique), mais moins dans ta face, plus sobre, plus sombre, mais tout aussi efficace.
Et le titre? Il colle parfaitement au concept et au contenu de l'album. L'hésitation réside ici dans l'expérimentation que Trent exécute avec les différents styles musicaux qui sont, disons le, nombreux et variés. Bon, alors on ne se trompe avec avec les deux mégas valeurs sûres du CD, à savoir Came Back Haunted et Copy of A (classique NIN). Sur les morceaux plus ambiants comme Find My Way et Various Methods of Escape, on sent les influences de son projet How To Destroy
Angels. Puis, il y a la funky All Time Low (qui sonne comme du bon vieux Bowie), Everything (un son candide à la Pretty Hate Machine avec des sonorités qui rappelle aussi The Cure) et les très entrainantes Disappointed, Satellite et Running qui apporte une bonne dose d'électro à la facture globale.
Même s'il aurait été intéressant d'avoir au moins une piste casse-baraque à la TDS ou encore une toune vitaminée à la guitare comme sur With Teeth (genre The Hand That Feeds), il faut avouer que la force principale de Reznor repose encore et avant tout dans son exeptionnel travail de composition et de studio (les très prolifiques sessions musicales en compagnie de son comparse Atticus Ross, qui ont entre autres donné naissance au succulent The Social Network, semble avoir beaucoup influencé Trent dans ses récentes pièces). Les sonorités présentes sur Hesitation Marks sont
variées, riches, très actuelles et se mélangent de manière ingénieuse. Peut-être pas l'album come back auquel plusieurs rêvaient, mais le défibrillateur a fait son travail et NIN est revenu à la vie. Reste à voir ce que la suite nous réservera... Somme toute un album très réussi et abouti qui évoque pour moi l'époque expérimentale et ô combien féconde de The Fragile.
-30-
Muzik pairing :
Hesitation Marks et The Fragile
Labels: Bouillon de Kulture, Myjukbox
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