Le pinch a du punch!
Pour faire suite au carnet écrit dernièrement par notre confrère blogueur Stéphane Laporte et au dossier paru dans la section Actuel de Cyberpresse, voici un peu plus de précision et d'information sur l'origine et le port de la barbiche. Texte publié dans le défunt magazine de presse masculine Taxxi. ***
À la manière du colonel Sanders, de l'acteur américain Ethan Hawke ainsi que du guitariste David A. Stewart de la défunte formation britannique Eurythmics, la barbiche transcende tous les styles et toutes les tendances. Que vous soyez étudiant, artiste ou encore homme d'affaires, le port de la barbiche est un signe de liberté. Vous aimez la porter courte ou longue? Il n'en tien qu'à vous. N'oubliez pas : vous êtes le seul maître à bord. Vive la différence!
On ne se racontera pas d'histoires : l'homme entretient une relation privilégiée avec les poils qui couvrent son corps. Il ne faut pas se leurrer : le poil est à la fois signe de virilité, de sexualité et d'esthétique. Depuis que le poil est poil, on le retrouve sur presque toutes les parties du corps. Autant sur la poitrine que sur la tête, sur les bras, sur les jambes, dans le dos (malheureusement), dans le nez et dans les oreilles. Et, heureusement, autour de la bouche!
Alors que la majorité des femmes (et même certains hommes) ont recours aujourd'hui à l'électrolyse afin de se débarasser de leurs poils, la plupart des hommes, eux, les cultivent. Le monde à l'envers!
Par curiosité, demandez à votre compagne ce qu'elle trouve de sexy chez un homme. Jambes musclées à la Ben Johnson, fesses athlétiques à la Jean-Claude Van Damne, abdomen dur comme de la roche ou encore pectoraux bien découpés sont sans aucun doute parmi les réponses que vous anticipez. Et la barbiche, elle?
Certains diront que cette allure vous donne une sale mine. D'autres tenteront de vous convaincre que vous avez l'air d'un artiste en révolte ou encore d'un homosexuel en puissance. Détrompez-vous! Ils sont probablement jaloux de ne pas pouvoir paraître aussi sexy que vous. Seule une femme vous dira que c'est une des caractéristiques les plus séduisantes chez l'homme.
Histoire de poils
Le port de la barbiche ne date pas d'hier. Depuis Adam et Eve, le serpent et la pomme, les hommes de toutes les classes et de toutes les professions ont craqué pour ces quelques bouts de poils. Qui fut le premier homme à porter la barbiche? Probablement le Diable. Paresseux et à bout d'idées lorsque vint le moment de déterminer son apparence physique, il copia tout simplement Pan, dieu des bergers dans l'ancienne Grèce. Divinité de la fécondité, Pan avait l'allure d'un démon : pieds et queue de bouc, torse velu d'homme, la bouille barbue et surmontée de cornes. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on utilise l'appellation goatee, car elle représente les poils qui poussent autour de la gueule de la chèvre et du bouc. Depuis la fin du XIXe siècle, on utilise aussi l'expression porter le bouc, c'est-à-dire ne porter la barbe qu'au menton. Pour les besoins de la cause, la flûte de Pan fut remplacée par la fourche. Il faut tout de même mettre un peu de piquant dans la vie, non? Deux mille ans plus tard, ce bon vieux Diable occupe encore les mêmes fonctions et fréquente toujours le même barbier!
C'est seulement à l'aube de XVIIe siècle que la barbiche atteint un statut un peu plus respectacle, alors que le peintre flamand Antoine Van Dyck réalise une série de peintures exploitant le thème de la barbiche. Ces oeuvres présentaient un éventail d'homme portant la barbiche.
Plus tard, à la fin de l'Empire français (1852-1871), de fut au tour de la barbiche impériale de Napoléon III d'attirer l'attention. Elle ne ressemblait en rien à toutes les autres qui avaient existé jusqu'à ce jour et exigeait des soins particuliers. Le propriétaire de ladite chose devait enduire de cire ou de pommade le poils de son menton afin que ce dernier paraisse pointu. Cette technique fut reprise plus tard par les officiers de la guerre civile. Les colonels Sanders et William Buffalo Bill Docy en firent la promotion.
Puis vint l'explosion de la barbiche, autant dans les cafés à la mode qu'au sein des célèbres formations rock. Pour bien comprendre son origine et sa signification, il faut se remettre dans le contexte de la France du XIXe siècle. C'est à Paris, dans le Quartier latin, que les poètes, peintres et intellectuels vivant dans la révolte et la pauvreté, eurent recours au port de la barbiche afin de se démarquer de la masse. On les appelait les bohèmes.
En 1940, ce fut au tour des États-Unis d'avoir leurs propres bohèmes : c'étaient les fiers représentants de la beat generation, un collectif d'écrivains dont le noyau comprenait entre autres les Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William Burroughs. Ces derniers, afin de laisser leur marque, décidèrent de défier les normes déjà établies en littérature en exploitant différentes formes de stimuli (sexe, drogues, etc.).
En 1959, il y avait un pinched man dans plus d'un million de foyers américains. Il s'appelait Maynard G. Krebs. Sa barbiche fut encore plus populaire que celle de n'importe quel autre homme politique ou religieux. Pourquoi? Parce qu'il était le personnage d'une populaire série télévisée.
Pendant les trente années qui suivirent, le port de la barbiche passa à deux poils de disparaître. On traitait alors dépassés les personnes qui se risquaient à la porter. Mais c'est au début des années 90, avec la naissance du mouvement grunge, que le bouc reprend du poil de la bête. Les apôtres de ce style de vie (autant vestimentaire que musical) ont tout de suite su reconnaître la vraie richesse du port de la barbiche : une forme d'expression haute en couleurs qui ne demande pas nécessairement beaucoup d'entretien.
À poil, c'est meilleur!
Ce n'est donc pas pour rien que Brad Pitt fut sacré l'homme le plus sexy de la terre par le magazine américain People après la sortie au cinéma de Legends of the Fall, en 1994. Et que dire de Johnny Depp dans le rôle de Don Juan de Marco! Quel charmeur! Idem pour Ethan Hawke qui porta la barbiche de façon splendide dans son rôle de philosophe bohème dans la comédie dramatique Reality Bites.
S'il est vrai qu'au cinéma ainsi qu'en littérature la barbiche procure ce petit côté charmeur aux personnages qui la portent, il va sans dire qu'elle réaffirme aussi le côté sournois et méchant des vilains (pirates, gangsters, voleurs, tueurs à gages, psychopathes et vampires).
Nom d'un poil!
Il est difficile de nommer les différents styles de barbiches à l'aide d'un vocabulaire technique comme on peut le faire en coiffure (dégradé, pleine longueur, graduel, etc.). Il est donc plus approprié d'identifier ces différentes parures tout simplement en les associant aux personnes qui les portent.
Vous porter le vôtre à la manière de Hamlet (ronde et bien taillée), à la manière du chanteur et acteur américain Will Smith (très courte) ou encore à la manière des chanteurs du groupe de musique rock ZZ Top (si cela vous intéresse, elle vous descendera jusqu'au nombril!).
Tête à poils
Outre le fait de vouloir mettre un peu de piquant dans la routine de tous les jours ou encore de participer à un concours entre copains au bureau, il existe plusieurs raisons pour qu'un homme décide de se laisser pousser une barbiche du jour au lendemain.
Une des premières raisons : les imperfections cutanées. Il n'est pas rare de parler à des hommes qui avouent avoir fait pousser leur première barbiche dans le but de camoufler une verrue, une forte poussée d'acné ou encore une cicatrice. L'essayer, c'est l'adopter!
Plusieurs hommes aux prises avec la calvitie, qui touche généralement les hommes qui ont entre 20 et 30 ans, décident de se laisser pousser une barbiche afin de démontrer qui si le poil ne pousse plus sur leur crâne, il pousse tout de même ailleurs!
Pour d'autres, cette parure sert à corriger un visage trop rond ou trop étroit. Elle complète aussi très bien la physionomie du visage, au même titre que les favoris qui, au fil des ans, ont eu une évolution et une histoire semblable à celle de la barbiche. Parlez-en à Elvis, le Kign des favoris!
Elle est ausi très populaire chez les adolescents. Dès qu'ils atteignent la puberté, ils s'empressent de la faire pousser afin de perdre leur air d'ange. C'est plus pratique pour faire la cour aux filles plus vieilles qu'eux ou encore pour entrer plus facilement dans leur boîte de nuit préférée.
Enfin, il existe une tradition chez les joueurs de hockey qui veut que pendant les séries éliminatoires, ces derniers se laissent pousser la barbiche pour leur amener la chance. Ce rituel renforce vraiment leur image de goon!
Messieurs, saviez-vous que les baisers piquants sont très en demande ces jours-ci? Qui sait? Elle vous en demandera peut-être encore...
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À la manière du colonel Sanders, de l'acteur américain Ethan Hawke ainsi que du guitariste David A. Stewart de la défunte formation britannique Eurythmics, la barbiche transcende tous les styles et toutes les tendances. Que vous soyez étudiant, artiste ou encore homme d'affaires, le port de la barbiche est un signe de liberté. Vous aimez la porter courte ou longue? Il n'en tien qu'à vous. N'oubliez pas : vous êtes le seul maître à bord. Vive la différence!
On ne se racontera pas d'histoires : l'homme entretient une relation privilégiée avec les poils qui couvrent son corps. Il ne faut pas se leurrer : le poil est à la fois signe de virilité, de sexualité et d'esthétique. Depuis que le poil est poil, on le retrouve sur presque toutes les parties du corps. Autant sur la poitrine que sur la tête, sur les bras, sur les jambes, dans le dos (malheureusement), dans le nez et dans les oreilles. Et, heureusement, autour de la bouche!
Alors que la majorité des femmes (et même certains hommes) ont recours aujourd'hui à l'électrolyse afin de se débarasser de leurs poils, la plupart des hommes, eux, les cultivent. Le monde à l'envers!
Par curiosité, demandez à votre compagne ce qu'elle trouve de sexy chez un homme. Jambes musclées à la Ben Johnson, fesses athlétiques à la Jean-Claude Van Damne, abdomen dur comme de la roche ou encore pectoraux bien découpés sont sans aucun doute parmi les réponses que vous anticipez. Et la barbiche, elle?
Certains diront que cette allure vous donne une sale mine. D'autres tenteront de vous convaincre que vous avez l'air d'un artiste en révolte ou encore d'un homosexuel en puissance. Détrompez-vous! Ils sont probablement jaloux de ne pas pouvoir paraître aussi sexy que vous. Seule une femme vous dira que c'est une des caractéristiques les plus séduisantes chez l'homme.
Histoire de poils
Le port de la barbiche ne date pas d'hier. Depuis Adam et Eve, le serpent et la pomme, les hommes de toutes les classes et de toutes les professions ont craqué pour ces quelques bouts de poils. Qui fut le premier homme à porter la barbiche? Probablement le Diable. Paresseux et à bout d'idées lorsque vint le moment de déterminer son apparence physique, il copia tout simplement Pan, dieu des bergers dans l'ancienne Grèce. Divinité de la fécondité, Pan avait l'allure d'un démon : pieds et queue de bouc, torse velu d'homme, la bouille barbue et surmontée de cornes. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on utilise l'appellation goatee, car elle représente les poils qui poussent autour de la gueule de la chèvre et du bouc. Depuis la fin du XIXe siècle, on utilise aussi l'expression porter le bouc, c'est-à-dire ne porter la barbe qu'au menton. Pour les besoins de la cause, la flûte de Pan fut remplacée par la fourche. Il faut tout de même mettre un peu de piquant dans la vie, non? Deux mille ans plus tard, ce bon vieux Diable occupe encore les mêmes fonctions et fréquente toujours le même barbier!
C'est seulement à l'aube de XVIIe siècle que la barbiche atteint un statut un peu plus respectacle, alors que le peintre flamand Antoine Van Dyck réalise une série de peintures exploitant le thème de la barbiche. Ces oeuvres présentaient un éventail d'homme portant la barbiche.
Plus tard, à la fin de l'Empire français (1852-1871), de fut au tour de la barbiche impériale de Napoléon III d'attirer l'attention. Elle ne ressemblait en rien à toutes les autres qui avaient existé jusqu'à ce jour et exigeait des soins particuliers. Le propriétaire de ladite chose devait enduire de cire ou de pommade le poils de son menton afin que ce dernier paraisse pointu. Cette technique fut reprise plus tard par les officiers de la guerre civile. Les colonels Sanders et William Buffalo Bill Docy en firent la promotion.
Puis vint l'explosion de la barbiche, autant dans les cafés à la mode qu'au sein des célèbres formations rock. Pour bien comprendre son origine et sa signification, il faut se remettre dans le contexte de la France du XIXe siècle. C'est à Paris, dans le Quartier latin, que les poètes, peintres et intellectuels vivant dans la révolte et la pauvreté, eurent recours au port de la barbiche afin de se démarquer de la masse. On les appelait les bohèmes.
En 1940, ce fut au tour des États-Unis d'avoir leurs propres bohèmes : c'étaient les fiers représentants de la beat generation, un collectif d'écrivains dont le noyau comprenait entre autres les Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William Burroughs. Ces derniers, afin de laisser leur marque, décidèrent de défier les normes déjà établies en littérature en exploitant différentes formes de stimuli (sexe, drogues, etc.).
En 1959, il y avait un pinched man dans plus d'un million de foyers américains. Il s'appelait Maynard G. Krebs. Sa barbiche fut encore plus populaire que celle de n'importe quel autre homme politique ou religieux. Pourquoi? Parce qu'il était le personnage d'une populaire série télévisée.
Pendant les trente années qui suivirent, le port de la barbiche passa à deux poils de disparaître. On traitait alors dépassés les personnes qui se risquaient à la porter. Mais c'est au début des années 90, avec la naissance du mouvement grunge, que le bouc reprend du poil de la bête. Les apôtres de ce style de vie (autant vestimentaire que musical) ont tout de suite su reconnaître la vraie richesse du port de la barbiche : une forme d'expression haute en couleurs qui ne demande pas nécessairement beaucoup d'entretien.
À poil, c'est meilleur!
Ce n'est donc pas pour rien que Brad Pitt fut sacré l'homme le plus sexy de la terre par le magazine américain People après la sortie au cinéma de Legends of the Fall, en 1994. Et que dire de Johnny Depp dans le rôle de Don Juan de Marco! Quel charmeur! Idem pour Ethan Hawke qui porta la barbiche de façon splendide dans son rôle de philosophe bohème dans la comédie dramatique Reality Bites.
S'il est vrai qu'au cinéma ainsi qu'en littérature la barbiche procure ce petit côté charmeur aux personnages qui la portent, il va sans dire qu'elle réaffirme aussi le côté sournois et méchant des vilains (pirates, gangsters, voleurs, tueurs à gages, psychopathes et vampires).
Nom d'un poil!
Il est difficile de nommer les différents styles de barbiches à l'aide d'un vocabulaire technique comme on peut le faire en coiffure (dégradé, pleine longueur, graduel, etc.). Il est donc plus approprié d'identifier ces différentes parures tout simplement en les associant aux personnes qui les portent.
Vous porter le vôtre à la manière de Hamlet (ronde et bien taillée), à la manière du chanteur et acteur américain Will Smith (très courte) ou encore à la manière des chanteurs du groupe de musique rock ZZ Top (si cela vous intéresse, elle vous descendera jusqu'au nombril!).
Tête à poils
Outre le fait de vouloir mettre un peu de piquant dans la routine de tous les jours ou encore de participer à un concours entre copains au bureau, il existe plusieurs raisons pour qu'un homme décide de se laisser pousser une barbiche du jour au lendemain.
Une des premières raisons : les imperfections cutanées. Il n'est pas rare de parler à des hommes qui avouent avoir fait pousser leur première barbiche dans le but de camoufler une verrue, une forte poussée d'acné ou encore une cicatrice. L'essayer, c'est l'adopter!
Plusieurs hommes aux prises avec la calvitie, qui touche généralement les hommes qui ont entre 20 et 30 ans, décident de se laisser pousser une barbiche afin de démontrer qui si le poil ne pousse plus sur leur crâne, il pousse tout de même ailleurs!
Pour d'autres, cette parure sert à corriger un visage trop rond ou trop étroit. Elle complète aussi très bien la physionomie du visage, au même titre que les favoris qui, au fil des ans, ont eu une évolution et une histoire semblable à celle de la barbiche. Parlez-en à Elvis, le Kign des favoris!
Elle est ausi très populaire chez les adolescents. Dès qu'ils atteignent la puberté, ils s'empressent de la faire pousser afin de perdre leur air d'ange. C'est plus pratique pour faire la cour aux filles plus vieilles qu'eux ou encore pour entrer plus facilement dans leur boîte de nuit préférée.
Enfin, il existe une tradition chez les joueurs de hockey qui veut que pendant les séries éliminatoires, ces derniers se laissent pousser la barbiche pour leur amener la chance. Ce rituel renforce vraiment leur image de goon!
Messieurs, saviez-vous que les baisers piquants sont très en demande ces jours-ci? Qui sait? Elle vous en demandera peut-être encore...
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