Nouvelle chronique Word Dépôt - Chronique d’un bord de fenêtre (WD-01)
Ça aurait
pu très bien se passer dans une maison de débauche ou encore dans une salle d’amusement,
mais le tableau que je m’apprête à vous dépeindre prend plutôt place dans un
hôpital, véritable fast-food des soins de longue durée, avec ses différents
lieux de (sur)vie qui servent de chambres, et qui, avec le temps, on dirait
s’incarnent, c’est-à-dire semblent prendre vie, comme si l’espace dans lequel
tous ces patients mijotent, comme dans un stew de sérums et
d’antibiotiks en vrac, dont les murs sont fucking spray paintés au Bengay,
développe son propre pouls, ses propres battements de cœur, contracte ses
propres Clostridium difficile à saveur de blanc-manger, forge sa propre
personnalité comme une couronne de seringues sur le crâne du Christ, espace
dont les bords de fenêtre représentent la seule vizion que ces prisonniers du
système de santé ont sur la vie extérieure, avec ses pages de Journal de
Montréal sifflant au vent tachées de divers liquides organiques radioaktifs et
qui ressemblent à un cimetière de syllabes orphelines, avec ses vieux verres de
jus d’orange comateux réchauffé par les rayons du soleil qui servent de bains
tourbillons aux mouches contagieuzes qui confondent notre surface cutanée pour
leur piste d’atterrissage d’urgence, on dit que les fenêtres ne peuvent pas
être laissées trop ouvertes ici afin d’éviter que les matriculés se lancent
dans le vide, afin de pimper leur date d'expiration, avant d’atterrir comme une crêpe aplatie sur les toits des
ambulances stationnées n’attendant que le prochain appel de service pour
troquer Candy Crush pour la route sous les applaudissements exagérés des
gardiens de sécurité en tutus rozes qui lèvent leur carton de pointage pour coter les vols
planés des kaskadeurs intubés, tandis que les jolies préposées, que je ne vois
plus du tout du même œil depuis que je regarde Grey’s Anatomy avec leurs
escapades fornicatrices dans les garde-robe insalubres du centre hospitalier
avec les chirurgiens en chef en attendant que leurs pagettes vibrent comme les
queues de leurs supérieurs au plus profond de leurs entrailles syhilliques ou
que le prochain patient sonne sa cloche pour faire changer sa couche remplie à
rebord de diarrhée post paté mexicain, se trémoussent le smoke meat dégoulinant
de foutre dans leurs uniformes mauves moulants, tout en faisant leur tournée last
call dans les corridors obscurs avant de fermer boutique sur une autre misère
de journée qui s’achève, pour changer ceci, remplacer cela, prendre la
température de monsieur, changer la sonde de madame, se mettre des beaux petits
bleus caoutchoutés pour administrer un suppositoire de fin de soirée dans le
rectum en charpie d’un éternel constipé, tel le projectile à tête chercheuse d’un kamizake
s’immolant dans un bunker insidieux de chair avariée, qui préférerait passer l’arme
à gauche que de se faire manipuler comme un rat de laboratoire dans l’aquarium
de sa misère pestilentielle, sachant anyways qu’il ne verra pas le prochain
levé du soleil, voilà donc un autre 50 dollars de frais de séjour bien investi porté à sa marge
de crédit déficitaire dont la succession aura le plaizir de s’acquitter une
fois le crapet incinéré…
-30-
Muzik pairing:
Disposable Teens / Marilyn Manson
Labels: Word Dépôt
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