Ékrazée

La terreur.

Totale.

Pas celle qu'on ressent un lisant un bouquin de Stephen King ou en vizionnant Massacre à la pince à cils 3.

Non, la vraie.

Celle qui nous ronge par l'intérieur.

Celle qu'on ne peut pas s'enlever de la tête même après une lobotomie...

Je l'ai ressentie, hier.

Sur le trottoir.

Devant plein de monde.

Suis-je un assassin?

Pourtant tout est arrivé si vite.

Et en plus ce n'était pas ma faute.

Je suis resté figé, devant l'horreur.

On dirait que le temps s'est arrêté.

Lorsque j'ai finalement pu bouger...

Elle était là devant moi, inerte.

Sans vie.

Le regard perdu dans le néant.

Peu à peu, la vie reprenait tranquillement autour de moi.

À mon arrivée à la maison, impossible pour moi de penser à autre chose...

La nuit : blanche.

À me remémorer la fin tragique...

La fin tragique de cette pauvre petite fourmi ékrazée sous mon affreux soulier à ma sortie du métro...

-30-